Trois questions à Jon spencer Le flamboyant leader du Blues Explosion connaît le Lower East Side comme
MANCHE, PHILIPPE
Samedi 12 mars 2011
Trois questions à Jon spencer
Le flamboyant leader du Blues Explosion connaît le Lower East Side comme sa poche. Et se fait un malin plaisir à nous emmener déjeuner dans ses cantines favorites. Mexicain, Italien, Vietnamien…, c’est à un véritable tour du monde gastronomique que nous convie Jon Spencer. La conversation qui va suivre s’est déroulée dans un resto japonais plutôt roots.
Pourquoi, vous qui produisez si peu, avoir accepté la proposition des Tropic?
J’adore travailler en studio, j’adore produire des groupes, c’est quelque chose que j’apprécie vraiment. La réponse est simple : personne ne me sollicite. C’est peut-être quelque chose que je ne mets pas assez en avant mais j’aimerais en faire plus. Alors quand quelqu’un me demande et que j’aime la musique…
Vous enregistrez rarement plus de trois ou quatre prises. Les premières sont souvent les meilleures parce que plus spontanées?
Certains morceaux ont nécessité sept ou huit prises. Je ne pense pas que la première soit toujours la meilleure mais elle possède habituellement un petit quelque chose de spécial et particulier. Parce que c’est la première, justement. Le premier jet. Mon boulot ne consiste pas uniquement à donner une suggestion sur un son, un arrangement, une musique ou un texte. La confiance est évidemment un élément déterminant. J’essaie de guider le groupe.
Quels sont vos producteurs préférés et pourquoi?
Je suis un inconditionnel de Lee Hazelwood. C’était un génie, un producteur incroyable et pas qu’un grand musicien ou un auteur inspiré. Certains disent que Phil Spector a beaucoup pris à Lee Hazelwood. Et bizarrement, je ne suis pas un grand fan de Phil Spector. Dans un autre genre, les productions des classiques de Public Enemy par le Bomb Squad me laissent sur le flanc. Il y a tellement de façons différentes de produire, tellement de facteurs et bien sûr, tout cela en fonction d’un genre de musique bien précis. Jim Dickinson, qui est décédé l’été 2009, est quelqu’un pour lequel j’ai toujours eu beaucoup d’admiration. Il était surtout connu pour avoir produit Third/Sister Lovers de Big Star. Ce genre de production où il laisse les choses se faire sans être obsédé à tout prix par la technique me plaît.
|